Qu'est-ce que la génomique
La génomique étudie l'information génétique (le génome), ses fonctions et ses interactions complexes. L'ADN est un langage commun aux organismes vivants. Ce que l'on apprend sur le génome de l'un d'entre eux est donc directement applicable à d'autres organismes du règne végétal et animal, y compris l'être humain.
La génomique et les disciplines qui s'y rattachent ont profondément changé l'étude de la vie. En effet, cette science nous amène à un niveau de compréhension sans précédent qui débouche déjà sur de vastes applications, susceptibles de rehausser la qualité de vie des êtres humains, l'économie nationale et la durabilité environnementale. La génomique engendre une véritable révolution scientifique, et ses applications ne cessent d'ouvrir de nouveaux horizons. Beaucoup pensent que la génomique sera au 21e siècle ce que les technologies de l'information ont été au siècle précédent, et que l'on assistera à des hausses de rendement massives pour de nombreuses années.
Les gènes ne sont qu'une partie d'un vaste système largement non résolu. La manière dont les réseaux de gènes opèrent les uns avec les autres dans telle ou telle condition en est une autre. L'informatique, la nanotechnologie et d'autres sciences fusionnent avec la biologie en un puissant arsenal de technologies transformatrices, qui permettent d'aborder des problèmes scientifiques inapprochables il y a peu.
Les innovations issues de la génomique apportent des solutions à des enjeux complexes liés aux organismes vivants. Elles et soulèvent aussi d'importantes questions au niveau de la société et de l'économie. En demeurant à la fine pointe de la recherche dans ce domaine, les laboratoires fédéraux favorisent l'innovation et la prise de décisions reposant sur des données scientifiques crédibles et fiables.
Un domaine qui évolue rapidement
La génomique redéfinit sans cesse ses propres frontières et mise sur des techniques qui progressent à une vitesse prodigieuse. Elle a connu une première révolution en 2003, quand on a séquencé le génome de nombreux organismes, y compris l'être humain.
La génomique a vécu une deuxième révolution avec le perfectionnement des techniques de séquençage d'ADN sur les plans de la rapidité, de la précision et de l'efficacité, et la rapidité des calculs à moindre coût. Ainsi, alors que le séquençage d'un premier génome humain avait coûté trois milliards de dollars, il en coûte désormais moins de mille aujourd'hui.
Le séquençage produit un volume colossal de données, ce qui nécessite l'élaboration de nouvelles approches en statistique et en informatique pour analyser les séquences et comprendre leur rôle dans les organismes vivants. La génomique évolue donc maintenant vers l'analyse de « mégadonnées » et le calcul informatique de pointe.
Les progrès aux effets transformateurs continuent de se multiplier :
- séquençage de génomes complets,
- séquenceurs de la taille d'une clé USB,
- nouvelles techniques d'assemblage du génome,
- mesures détaillées au niveau cellulaire,
- synthèse d'ADN artificiel,
- vastes jeux de données sur l'expression des gènes autorisant une analyse minutieuse de leur fonctionnement,
- puissantes techniques d'analyse,
- modification des gènes fondées sur les courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées (CRISPR)
La modification des gènes est particulièrement utilisée, y compris dans les cellules de mammifère, et pave la voie aux traitements par correction du code génétique chez l'être humain et à des modifications d'une grande précision chez quasiment tous les organismes.
Dorénavant, la génomique ne consiste plus seulement en la recherche sur le génome. Sa convergence avec d'autres sciences et disciplines produit de nouveaux outils très puissants et accélère la découverte, de même que des innovations d'ordre pratique. Même si les hausses de performance massives et les développements à caractère transformateur vont se poursuivre encore pendant des années, la génomique n'est d'ores et déjà plus une science dite « d'information », mais une science appliquée qui a de profondes répercussions sur la société et l'économie.
La R-D en génomique financée par le gouvernement du Canada
Les recherches en génomique que finance le gouvernement du Canadas sont très spécialisées, synergiques et complémentaires. La communication est constante et favorise l'harmonisation dès l'étape de la planification. En collaborant, les scientifiques disposent de sources de connaissances, de techniques, d'idées et de résultats plus vastes que s'ils faisaient cavalier seul, et qui ne seraient pas disponibles autrement.
L'Initiative de recherche et développement en génomique(IRDG) est une initiative interne qui finance la recherche en génomique dans huit ministères et organismes à vocation scientifique fédéraux en vue de favoriser l'innovation et de faire en sorte que les décisions s'appuient sur des données factuelles. La recherche de pointe financée par l'IRDG permet aux chercheurs du gouvernement fédéral de trouver des solutions à des enjeux prioritaires pour les Canadiens. C'est aussi grâce à l'IRDG que les chercheurs du gouvernement fédéral peuvent se positionner pour une participation importante à la recherche en génomique qui se poursuit au Canada et ailleurs dans le monde.
Génome Canada est un organisme sans but lucratif qui subventionne de grands projets de recherche en génomique et le développement de plateformes technologiques dans les universités et instituts de recherche non gouvernementaux (les hôpitaux, par exemple). Le cofinancement des projets permet l'injection de plus fortes sommes dans la recherche en génomique par de nombreux intervenants.
La recherche en génomique non gouvernementale figure parmi les nombreuses disciplines scientifiques admissibles aux bourses du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada destinées à ceux qui entreprennent des études postsecondaires ou postdoctorales.
Les Instituts de recherche en santé du Canada financent la recherche en génomique non gouvernementale portant sur la santé humaine.
La Fondation canadienne pour l'innovation investit dans des installations de pointe qui contribuent à l'excellence en recherche au Canada, en particulier grâce à son Fonds des initiatives scientifiques majeures.
Considérant la force du Canada dans ce domaine et l'importante contribution universitaire, la génomique offre aux laboratoires fédéraux une formidable occasion de mettre à profit les ressources existantes et d'avoir un impact véritable pour les Canadiens.